On pense souvent que retourner dans le salariat après une expérience en tant qu’entrepreneur est difficile. D’ailleurs, choisir sa voie dès son plus jeune âge n’est pas un exercice facile. On nous laisse penser qu’il faut choisir un chemin tout tracé qui nous amènera vers un métier précis. Mais, en réalité, nos parcours peuvent être très variés et nous amener sur des chemins auxquels nous n’aurions pas pensé.
Anne nous partage dans cette interview son parcours, son cheminement et comment elle est passée du statut de cheffe d’entreprise au salariat.
1. Bonjour Anne, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Anne, j’ai 28 ans.
J’ai grandit à La Réunion et j’habite maintenant à Paris. J’ai une petite fille de 8 mois, je suis passionnée de yoga, de plongée et de jardinage/bricolage.
2. Qu’as-tu fais comme étude ?
J’ai fait une école de commerce à Lille. Je me suis d’abord spécialisée en Finances (pour faire de la finance de marché) puis j’ai fait un master en entrepreneuriat (pendant lequel j’ai compris que je pouvais être autre chose que ce qu’on voulait que je sois…).
3. Lorsque tu étais en étude, avais-tu une idée du métier que tu voulais faire ? Si oui, quel était-il ?
Je n’ai jamais réellement su ce que je voulais faire. A 17 ans, je voulais être fleuriste, pilote d’avion, membre de la DGSE, architecte, anthropologue, directrice artistique… J’ai toujours trouvé ça très dur de ne choisir qu’un métier alors qu’il en existait mille qui pouvait me plairent. J’ai finalement choisi de faire une école de commerce pour ne pas trop me spécialiser, et pendant mes premières années d’étude je voulais devenir consultante dans un grand cabinet de conseil (pour être originale) puis j’ai fini par comprendre que ça ne collerait pas à ma personnalité.

4. Comment as-tu démarré ta carrière ?
Après avoir compris que la Finance ne me correspondait pas vraiment, j’ai intégré My Little Paris en stage, en tant que bras droit de la CEO. J’étais un véritable couteau suisse (Office Manager, Responsable Evenementiel, Assistante chef de projet) et ce rôle polyvalent me plaisait vraiment beaucoup. Je me suis concentrée sur l’intrapreneuriat là bas. Puis mon (très long) stage s’est terminé et j’avais envie de découvrir autre chose.
5. Peux-tu nous parler de la suite de ton parcours ?
J’ai lancé un site e-commerce de vente de vêtements de seconde-main pour les enfants. Je ne connaissais rien en e-commerce, ni en enfants d’ailleurs. C’était un challenge à 360° mais j’y suis allée les yeux fermés. Au bout de 2 ans et demi, mon associé a souhaité voguer vers le monde du salariat. Cela nous a permis de faire le point sur la suite de l’aventure et on a décidé de fermer le site et la boite après avoir ouvert notre boutique éphémère pendant 3 jours.
6. Quel a été ton déclic pour lancer ton entreprise et ne pas aller dans le salariat ?
Je déteste rester en place et je suis extrêmement impatiente. Je savais que la décision de ne pas rester chez My Little Paris était la bonne (ça me faisait me sortir de ma zone de confort) mais en ayant été un couteau suisse, je ne savais absolument pas vers quel poste me tourner. J’ai postulé à plein de jobs différents… et n’ayant pas de réponse au bout d’un mois, j’ai décidé que j’allais créer mon propre poste dans ma propre entreprise.
7. Quelles sont les compétences que tu as développé en tant qu’entrepreneur qui t’aident aujourd’hui dans le salariat ?
Je crois que c’est grâce à mon aventure entrepreneuriale que j’ai le plus grandit. J’ai appris à être organisée, rigoureuse et structurée, à parler devant un public ou devant des investisseurs (et à adapter mon discours) et à avoir une vision et un plan d’action à moyen et long terme.
Ce qui était le plus challengeant c’était de créer une équipe et de les accompagner pour qu’on aille tous dans la même direction alors que j’avais tout à apprendre moi-même.
8. Qu’est-ce qui t’a amené à repartir en salariat ?
Après que mon associé m’ait partagé cette envie d’arrêter l’aventure, je suis restée une semaine sous ma couette. J’avais trois options : trouver un autre associé, continuer le chemin seule ou tout quitter et trouver un job.
J’ai choisi par élimination en réfléchissant à ce qui pouvait me faire du bien à ce moment de ma vie. L’avantage du salariat c’est que je pouvais m’autoriser à prendre un peu plus de recul sur mon boulot et prendre plus de temps pour moi. Et puis… avoir un salaire fixe à la fin du mois, ça enlève un stress non négligeable.
9. Au vue de toutes les compétences acquises en tant qu’entrepreneur et les multicasquettes que tu avais, comment as-tu choisi le métier dans lequel tu voulais postuler en tant que salariée ?
Encore une fois je me suis demandée ce que je valais sur le marché. J’ai lu énormément de fiches de postes pour comprendre les différents métiers puis j’ai mis par écrit ce que je voulais retrouver dans mon futur poste. J’avais besoin d’un rôle qui me permettait d’avoir des journées qui ne se ressemblaient pas, d’avoir du contact humain et des challenges. Je me suis donc tournée vers le Business Development et les Sales.

10. Comment as-tu trouvé ton job ?
En réalité c’est mon job qui m’a trouvé ! J’ai postulé sur plusieurs plateformes de recrutement, j’ai intégré une très jeune startup en business development pendant 5 mois. Pendant cette expérience, Alan (alan.com) m’a contacté pour me proposer un poste de commerciale.
11. Quelles sont selon toi les compétences primordiales pour accéder à un poste de commerciale ?
– L’écoute : c’est primordial pour comprendre les besoins des clients – Etre résilient.e et avoit un esprit « never give up » : il ne faut pas baisser les bras à la première occasion et faire tout pour réussir
– Avoir un esprit d’équipe : à moins qu’on soit commercial indépendant, les commerciaux travaillent en équipe, et on apprend beaucoup de ses collègues
– L’humilité : savoir se remettre en question, tester de nouvelles approches, et savoir recevoir le feedback (positif ou négatif)
12. Qu’est-ce qui influe selon toi l’épanouissement professionnel ?
Je pense que pour être épanoui.e dans son job, il faut :
– aimer ce que l’on fait (c’est primordial de vouloir se lever le matin avec l’envie de faire son boulot)
– avoir de la reconnaissance à juste niveau (sans que ça devienne une quête… sinon, c’est qu’il y a un problème) – croire en la mission et la vision de son entreprise – avoir confiance en ses collègues : on n’est pas obligé d’être amis avec les personnes avec qui on travaille, mais c’est important, à mon sens, d’avoir confiance dans le fait qu’ils font du bon boulot.
13. Quel conseil donnerais-tu à un jeune diplômé qui voudrait postuler en startup ?
Cela dépend beaucoup de la startup. A mon sens la première étape c’est de réfléchir à ce qui nous attire dans une startup : la taille de l’équipe, l’ambition de l’entreprise, le profils des personnes qui y travaillent, l’ambiance… ?
Postuler et s’investir dans une startup (oui, c’est un investissement) c’est parier sur la réussite de l’entreprise. Il faut donc croire en la valeur créée pour que ce soit une relation gagnante-gagnante : vous investissez votre énergie à faire en sorte que l’entreprise grandisse et réussisse, et vous bénéficiez dans quelques années de la notoritété de l’entreprise sur votre CV.
14. Le mot de la fin :
« Il faut accepter la pluie pour avoir l’arc-en-ciel. »
On a souvent tendance à tout vouloir tout de suite, mais derrière les moments moins cools se cachent des choses extraordinaires.
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